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Michaël Boudreau

La brise du temps à l'ère de l'austérité

Dernière mise à jour : 3 mai 2023


La brise du temps à l'ère de l'austérité réalisé par Michael Boudreau est un album expérimental auquel se greffe un essai philosophique, poétique et biographique sur l'acte de création à l'aube du 21e siècle dans une perspective anarchiste et thérapeutique.


Le projet est né à la suite de rencontres décisives alors qu'il était étudiant à l'Université de Montréal dans le programme de musique numérique. Fedrerick Dallaire, enseignant pour le cours de cinéma expérimental posera une question à la classe, à laquelle cette œuvre s'efforcera de répondre :


Pourquoi rajouter une goûte dans l'océan médiatique du 21e siècle ? La question restera en dormance jusqu' à ce que Nicolas Bernier, professeur dans le cours de création audionumérique, touche l'égo de Michael en formulant une critique difficile sur une de ses compositions. Michael décidera de la recycler pour qu'elle devienne la base de son album expérimental et sa réponse à la question du «pourquoi produire de l'art?»


À travers ce processus, au carrefour des collisions entre des ruptures amoureuses, son rôle de jeune père, le déficit d'attention et le manque de ressources d'aide psychologique, il traversera une profonde dépression pour finalement décider de quitter l'université en allant se réfugier dans ses propres projets musicaux à la recherche d'une guérison.


Ce projet est donc une invitation à pénétrer dans l'esprit du compositeur durant son parcours d’auto-art thérapie. Guérison de la dépression, guérison du mal de vivre, dans une époque ou tout s'écroule, mais où encore trop de gens font semblant de rien. Une époque où être à la foi saint d'esprit et lucide face aux injustices de notre monde relève d'un équilibre de funambule pour les êtres guidés par l’empathie.


« La brise du temps... C'est une guérison, une explosion de temps pris en cage. C'est un cœur brisé après l'amour qui cherche du sens pour ne pas mourir. La brise du temps, c'est un suicide évité, c'est l'espoir dans la noirceur, c'est la force de s'imaginer la lueur au bout d'un chemin sans issues apparentes. C'est le chemin par lequel j'ai appris que je ne suis pas mes émotions; qu'elles me traversent seulement. C'est dramatique, c'est frivole, profond et absurde, c'est un reflet de vie, de ma vie dans un laps de temps tellement intense.»


Michael


Bonne lecture, bonne écoute, bon voyage.









 


[??:??]




ou



La brise du temps à l'ère de l'austérité






Auto-biographie et receuil d'essais poético-philosophiques sur l'acte de créer













Présenté

aux esprits ouverts





par

Michael






 




La brise du temps à l'ère de l'austérité

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Austérité

Miel

À qui la Liberté ?

Le Naufrage

Avancer vers les étoiles-rêves

La brise du temps

Tes larmes hors du temps

Julia




 

 


Vous êtes bienvenues, ici à l'intérieur de ma tête...










Silence, Silence, , Silence, Silence






Clameur, Clameur, Clameur, Clameur








Pourquoi ?



 


Pourquoi faire un album ?





Influence + inspiration = Ose !




Faire un album pour s'entendre l'inconscient.

Faire un album pour se libérer du passé.


Un album toile d'araignée,

Faire un album pour comprendre pourquoi on le fait.


Le faire parce qu'il est déjà là.

Rempli de larmes, de joie, de colère, de découvertes.

Rempli de révélations.


Avec son histoire, si belle: L'histoire d'un réveil, l'histoire d'un rêveil.


Rempli d'histoires d'amour.


Un passage. Un tracé, un univers.


Une boucle: celle d'un passé qui se replie, se fragmente, s'étire, s'extrapole,

Un album exponentiel: plusieurs années d'un passé stagnant, incertain, qui soudain se déploie dans une explosion de création et d'affirmation de soi au monde.


C'est l'histoire d'une libération toujours à refaire.

Le terminer pour trouver la limite sereine entre le perfectionnisme exacerbé et l'abandon.


Le terminer parce qu'il me tient captif.



 



Les essentiels


Doux printemps

douceur du temps

à redéfinir

Douceur des mots

à rebaptiser de poésie


Allez-y

rejoignez nous ici

dans la chaleur

du partage

et l'étreinte immense

qui ralentit les heures

normées, les heures de paye

qu'on afflige au soleil

Qu'on s'afflige tant qu'on se replie


On est beaucoup, mais bien peu

À comprendre pourquoi


Pour les parcelles que l'on récupère

pour les danses endiablées


que personne ne pourra reprendre


Écoute le vent qui passe

reçois le soleil qui revient


Écoule et passe devant


Encore un poème printanier

Un de plus dans le cercle


encore des années qui passent



 

la folie et l'amour

des enfants les redessinent

ici prêt du quai





Les réalités enfouies se détachent des grappes.

Agir d'écrire un voyage dans le temps

Déformer la forme réformante.

Le moule est cassé,

des morceaux de tête

épars, au sol.

Là où gît

Dégringolant

L'urgence

d'être

vrai






[Tim Hecker- The work of art in the age of cultural Overproduction] (1)







Enivre-moi de lucidité

Mes yeux d'après le rêve,

s'ouvrent sur les pousses de vie

j'entre en doucemence

jusqu'au centre de ma tête

 

1. À écouter plus tard

 

L'illusion


On a soufflé du sable sur l'invisible. Une silhouette se découpe éphémère. Ce que la vie garde encore de m'enseigner, c'est les autres qui me l'apprendront. Les êtres avec qui je partage ce voyage. Toutes mes zones confortables, ébranlez-vous devant mon courage-sensible. Autodafés autodidactes : des constellations d'idées tracent des chemins affriolants devant mes yeux blanchis.


Minuit


Où est ma révolution?:

À l'intérieur de mes mots et du son. Ceux là à la recherche des découvertes impromptues. Sérendipité...


Austérité. Je t'oppose ma lenteur de vivre.


Comme j'ai changé...


Et je prends conscience, je me trempe tout entier, dans la réalité de mon bonheur. Mes enfants, ma musique, ma famille, mes amis, les découvertes.


Grandir de l'intérieur. Casser les paterns d'auto-oppression.


Je suis libre.

Je suis libre.

Je suis libre.


Don't tell me that i'am free! (2)


Je crois en moi


La peur rapetisse, rapetisse, rapetisse.


Regarde tout le courage et la volonté qui se gorgent, ici dans ton bulbe. Éclos! Comme une jouissance lente, préservée. Tu n'es pas seul au monde.


Mes cicatrices guérissent doucement, regarde comme elles deviennent lisses et nostalgiques. Regarde comme elles brillent et reflètent de nouveaux avenirs. Regarde la liberté devant et les quêtes à entreprendre. Des frissons, aussi, peur, tristesse aussi, inéluctable.


Je ne crois plus en l'irréversible.

Et je crois en moi.

Et je crois en moi si fort.


Les illusions se dissipent, la réalité réapparaît dans sa splendeur complexe. Je ne compose pas

d'abord pour gagner ma vie. Je compose d'abord, car c'est un impératif.

L'inspiration comme survie.



 

2. Paroles de A Silver Mt. Zion - Blown-out Joy From Heaven's Mercied Hole de l'album He Has Left Us Alone but Shafts of Light Sometimes Grace the Corner of Our Rooms...

 









 




Le temps est éclaté.


est-ce que ma violence?





 









 






 

Tes larmes


Il y a dans tes larmes, des émotions téléportées à l'intérieur de moi. Sans savoir d'où elles viennent ou pour qui elles pleurent, elles se fraient un chemin : de par ton cœur qui échappe tes sanglots qui à leur tour, vibrent dans l'air jusqu'à mes tympans où ils battent une mesure émotionnelle qui résonne dans tout mon corps pour se résorber en mon cœur. C'est comme si ta tristesse devenait mienne pendant une fraction momentanée, de temps en suspens. Et mes mains se mettent à souffrir l'inspiration et rampent malgré moi jusqu'au piano, pour d'abord te sangloter elles aussi, toute la tristesse que l'on sait de vivre. Puis le reste du corps suit et le jeu devient une danse chuchotant dans l'écho des réverbérations qui ricochent et pénètrent les murs jusqu'à toi : « je te ressens». Puis je reviens à moi, alors que la danse se mute en combat pour résoudre cette tristesse qui soudainement tente de me posséder, alors qu'elle ne m'appartient pas. Mais la musique devient si pure, si belle et même si elle fausse ou dégringole les rythmes, elle parle plus directement que jamais, et chaque note et chaque rythme deviennent émotions qui tourbillonnent. Les tiennes mêlées aux miennes, le passé, le présent et le futur, tous ensemble dans une œuvre éphémère qui séchera dans l'air tout comme les larmes sur tes joues . Et enfin, l'espoir prend le relais en mes mains, comme par habitude, par nécessité, par impulsion de vie. Pour t'englober, pour te prendre dans mes bras à travers des accords et des mélodies. Me synchroniser sur ta respiration haletante et ton cœur en furie, pour redescendre doucement mon rythme de manière à ce qu'il influence le tien. Comme on chuchote aux enfants la première musique que lui donne le monde : c'est le chant des vagues amniotiques que je joue pour toi. Sshhhusssshh... ça va aller...



 






« Merci et pardon » qui tournoient dans un cercle infini, une spirale de poussières qui scintillent au soleil puis s'évaporent dans la promesse du printemps dans l'air.








 






 

Naufrage


Chercher la liberté, dans la nuit, sous un viaduc. Créer pour résister, créer pour survivre.

Affronter la noirceur. Soulever la solitude. Redécouvrir chaque parcelle d’émerveillement. Le cœur palpitant au ralentie. Puis, dans le silence incandescent de la ville, s’écouter. Entendre tout de l’intérieur, hors du poids des normes.


Un rêve que j'ai fait... intitulé Babel


Finalement, cela avait été fait, on avait fissuré le temps.


Des masses de gens, pour la plupart instruits et cultivés, s'étaient réfugiés en haut des immenses tours-montagnes. Sur l'une d'elles, un sage-fou discourait. Ses mots jaillissaient directement hors de la fissure du temps. Il clamait la fin du règne capitaliste. Il parlait de scissions, d'alliances et de choix. De mise en garde: de libertés nouvelles et d'un monstre encore pire que le précédent.


Avant même qu'il ne soit allé au bout de ses mots, un frisson vint glacer le sang de l'auditoire. Quelqu'un s'était lancé du haut de la falaise...


Et bientôt, par une réaction en chaîne, il plut des suicidaires.


Ainsi, il y avait à l'image d'un éboulement, des êtres cailloux dévalant la pente, soit en chute libre ou plus doucement en dégringolant les bords. Les autres marchaient d'un pas vif et prudent, vers la base de la montagne. À chaque altitude, des gens choisissaient subitement, même après une longue descente, de tout de même sauter. Puis bientôt, ceux qui sautaient ne mourraient plus. Ceux qui moururent, se vaporisèrent à travers la fissure du temps et leur corps devint compost. Ainsi s'érigea une colline où la foule vivante s'assied.


Après un silence solennel, le temps se stabilisa, et la vie recommença, bien qu'il demeura légèrement distordu. Puis, une onde de choc traversa toute la terre. Elle disposa nos cerveaux à l'assimilation par influence des entités pensantes. À l'image du cosmos et de la poussière d'étoiles, les idées et les actions s'agglomérèrent pour former des masses. Beaucoup choisirent spontanément de retourner dans l'illusion et l'ignorance, ce qui entraina tous ceux qui étaient plutôt indécis. Ce soir-là, j'étais avec les intellectuelles révolutionnaires. Leurs auras me protégèrent et c'est leurs influences qui s'imprégnèrent dans mon esprit disposé.


Nous allions commencer par rallier à notre cause, les criminelles, les sans-abris, les fous, et tous ceux qui furent les conséquences flagrantes de l'ancien système.



 

Étincelles filantes

Novembre 2010

Julia

Ma fille allait venir au monde dans quelques mois, sans travail, je saisis une opportunité dans un entrepôt. J'ai le mal de vivre. Entre ces murs, tout ce qu'on a d'humain est réduit à notre pur aspect économique. Un de mes collègues est un fasciste fier et insolent. De vifs «débats» sur l'holocauste, le métissage, l'homosexualité, s'échangent entre nous durant les pauses et entre les allées... La haine dans son coeur est immense. Je m'essouffle. Tout le monde carbure sur des boost énergétiques, sauf moi. J'ai peine à suivre le rythme.


Un Mexicain m'aide à garder la tête haute. Il a connu les horreurs de la guerre. Pour lui, il n'y à pas à se plaindre ici au chaud sous la lumière fade des néons. «Bamos néné !» M'invective-t-il affectueusement.

Coincé ici, je tente tant bien que mal d'écrire des poèmes dans ma tête, pour survivre aux rythmes robotiques que l'on exige de moi et contrecarrer l'aliénation. En parallèle, je débute la lecture d'un roman de Gorge Orwell, 1984.


L'aspect prophétique du livre résonne profondément avec ma réalité insoutenable. Je le dévore dans l'admiration et le dégoût. Un soir, arrivé à la fin du livre, bouche béante, je demeure en reste. Cette fin fait trop mal et un sentiment lugubre s'empare de moi.


Les murs qui m'entourent semblent visqueux de l'huile des rouages du système dans lequel je suis coincé, sans issues. Ce livre cru, sanglant de probabilités dystopiques [ déclenche en moi une faille...]

Un vide commence à naître. J'ai besoin de savoir.


J'invoque internet pour comprendre... la portée de ce livre dont je ne soupçonnais pas l'ampleur.

Je réalise que des générations entières en ont été inspirées, qu'il s'agit d' une référence majeure pour le genre dystopique, autrement dit : qu'elles sont les pires directions plausibles dans lesquelles l'humanité se dirige. Des liens se créer, et je me mets à explorer quelques oeuvres qui portent l'héritage de Orwell.



 

Rage against the machine avec Testify


Who controls the past now controls the future Who controls the present now controls the past Who controls the past now controls the future Who controls the present now?


Radiohead avec 2+2 =5


I'll stay home forever Where two and two always makes up five


Les films V for Vendetta, The Matrix, etc.


Dans un fracas, épris par l'hantise d'une botte écrasant un visage humain à l'infinie..., c'est à ce moment que je retrace une ouverture dans mon esprit, une conscience de mon existence politique. Mais qu'est-ce que je peux faire ?


À ce moment, encore confus et tremblant, la douleur que j'eus envie de crier, ce fut celle de l'amour, se sentiment qui dans 1984, devient possession de l'état, formatable dans l'esprit des gens. Julia...


J'attrape ma guitare électrique, branche un fil et me mets à improviser un enregistrement avec un degré de méticulosité et d'écoute aussi intense que l'étrangeté du sentiment légué par George Orwell. Une transfusion numérique de mon sentiment lugubre s'opère. J'empile des couches de picking et de mélodies sur le séquenceur, par intuition, dans une technique nouvelle, naissant pour exprimer l'inexprimable état. J'ouvre le dialogue extratemporel.



 

Rêveil


C'est par la suite que tranquillement, je me suis mis à élaborer rêveil. Mon rêveil, un recueil de poèmes où crier mon incompréhension du monde à travers le passage violent de l'adolescence à la vie adulte. Mon éveil vers mes rêves et leurs possibilités d'existence, possibilité de rêver hors des illusions vers un vivre ensemble, vers une vie de passions et d'épanouissements, à la recherche d'une communauté. Éclatement progressif de mes conditionnements, valeurs, conceptions des relations, de l'amour, de la sexualité, vers une éclosion de liberté nouvelle en moi. Vers une guérison. Guérir de la violence de vivre au 21ème siècle.


Puis il m'a fallu attendre 2012 pour que la peur affronte l'espoir, et que ma colère entame un nouveau chemin, hors de la culpabilité et des jugements que ma société m'a enseignés. Pour que la colère sache d'où elle vient et prenne forme pour laisser naître une certitude fébrile ; la possibilité de créer comme un acte de résistance.


C'est arrivé dans la rue, dans une manif, lors du printemps érable. Vis-à-vis cette image forte, presque parodie vivante, tellement ridicule, absurde et pourtant si réelle: la police postée devant les banques durant les manifs, chien de gardes de l'économie, prêt à anéantir fièrement et à coups de matraque: le rugissement de la vie et de la liberté; la colère que l'on cri aux grandes puissances irresponsables; la volonté d'un monde plus juste, d'une vie d'amour et d'entre-aide.


Et je me souviens, au retour, sur les écrans toujours plus grands, plus minces, qui se multiplient, mais de plus en plus vides à l'intérieur. Je me souviens le haut-le-coeur et le sentiment d'impuissance devant les médias de masse et leur manipulation de l'opinion publique sophistiquée et efficace.

Et je me souviens... la colère vive et naissante de tenter d'expliquer l'évidence des injustices que j'apprenais doucement à comprendre et pleurer: écocide, génocide, racisme, sexiste, suprématie de l'homme blanc, etc., me heurtant, à des oreilles assourdies par le confort de la routine et de la stabilité, assourdies par les privilèges, la normalité et l'obéissance.


Des vagues d'espoir et de désillusion en ressac jusqu'au tréfonds...


puis sur les ailes de l'amour...


d'un rêve à l'autre, j'ai entamé un voyage intellectuel pour apprendre de nouveaux savoirs pour agir et ainsi peu être... impacter mes utopies...


L'école


Mon parcours à l'université a indéniablement transformé ma pensée, tout comme chaque institution l'avait fait précédemment. J'y ai rencontré deux courants, deux forces, deux parts qui s'entremêlent et qu'il faut départager.


D'abord la part conditionnante, celle qui vise à tirer profit des esprits curieux et créatifs dans leurs devenirs esprits productifs et rentables.


Puis, l'autre part, celle des êtres humains inspirants inspirés qui ont porté mes réflexions vers de nouveaux lieux: des espaces de création déstabilisants ou encore consolidants. La part qui m'a forgé un esprit critique et qui a étendu mon imaginaire, l'a encouragé à s'expandre vers les infinies où se libère les lignes de fuites.


Cependant, à l'intérieur de cette dichotomie que je n'ai pas pu arc-en-cieliser, ma créativité a été blessé, brusqué, vidé, par les valeurs dominantes de productivité, rendement, élitisme, compétition, innovation-profit. Ils m'ont fait tournoyer jusqu'à étourdir mes sens et essoufflé mon élan.


De ce que j'ai pu observer, dans ce tourbillon, certains s'y complaisent dans une sublime fuite du monde sensible, nourrissant la logique de marchandisation du savoir, comme de fonctionnels automates. D'autres ont la force d' y cheminer, d'y combattre fièrement en cueillant la substance formidable qui s'y tapit en tentant de le transformer de l'intérieur et de lutter entre ses murs ou bien encore, d'autres ne veulent qu'obtenir un emploi et subvenir à leur besoin en toute légitimité... D'autres s'y font tout simplement déchiqueter... vidé de leur substance vitale et de leur bonheur.


C'est ce qui m'est arrivé. Ce n'était peut-être pas le bon moment, il n'y aura peut-être jamais de bon moment … La vie aussi est une école... Les rencontres, les lectures, les défis qu'on se lance, il existe d'autres rythmes... qui se souviennent de la lenteur de vivre des arbres...


 



 

L'art?


«[...] La fonction de l'art consiste à étendre notre conscience, de sorte que disparaisse le moi étroit, anxieux et individuel et que s'ouvre à la conscience un moi plus large, un moi absolu.» (3)


Transformatrice communicationnelle, émotionnelle, scientifique, spirituelle, philosophique,etc.

L'art est une façon d'expérimenter le monde. Se connecter vers l'extérieur de par l'intérieur de soi, aller à la recherche des ponts pour traverser les ravins de la communication.


Elles sont là, latentes, refoulées, endormies, ces émotions qui cherchent à s'exprimer. Ces vibrations en quête de résonances avec les autres êtres. Par la créativité, elles s'extirpent, se frayent un chemin, se libèrent.


Il faut se laisser guérir de l'expérience, pour se réapproprier l'extase de la vivre pleinement.

Les mots ne suffisent pas, la raison ne suffit pas. La promesse d'un monde lumineux gouverné dans l'harmonie a échoué.


Nous sommes ingouvernables

Les sens sont recroquevillés, coupés d'eux-mêmes.

L'art et vivre fusionneront...

À travers l'oeil et la pensée humaine.

Humanité...

confuse, paradoxale

Vouée à l'auto-destruction, comme une colonie bactérienne se multipliant sur une pomme, jusqu'à épuisement des ressources ?


Cynisme, pessimisme, déterminisme ?

Tout simplement Non... comme on peut choisir, je choisis l'espoir.


Je veux entrer dans le dialogue des consciences collectives, imaginaires et inter-espace-temps. Trouver les nouvelles médiations terrestres.


Pourquoi continuer de créer ? Pourquoi rajouter au tsunami médiatique et sonore du 21e siècle ?


Il faut plus d'art, plus de musique libre et révolutionnaire. Que chaque occasion de créer redevienne partage et art de vivre. Il y a une infinité de satisfactions hors de la consommation effrénée.


Se permettre la poésie de vivre...


Je fais d'abord de la musique pour moi-même. Je créer, compose, comme une caresse, comme on se masturbe. Pour vivre l'extase intime et permettre à l'amour de naître d'elle-même en soi. Pour flatter l'égo, l'apaiser, le transmuter en confiance en soi.



 

3. Jonathan Harvey, cité par Pamela Smith, «towards the spiritual- the electroacoustic music of jonathan Harvey», Contact, n 34, 1989, p.11


 

Transe


Je cherche encore comment intégrer cet espace déformé par l'incohérence entre le rythme de vie accéléré de notre époque (en explosion exponentielle) et la patience d'adaptation du cerveau humain échelonnée sur des milliers d'années. Quand dépasserons-nous la logique de survie?

Pourtant, il faut jouer le jeu, tout comme il fallait trouver un abri pour éviter le fauve aux temps ancestraux. Désormais, il faut encore trouver l'abri. Le compromis de subsistance pour le corps et l'esprit, dans une nouvelle jungle, avec de nouvelles règles du plus fort.



«Weakness is not your weakness»(4)


Je me suis, il y a longtemps, fais la promesse, de vivre de passion.


J'ai soif de connaitre, d'exploser les imaginaires, de former des alliances, rejoindre les communautés, redéfinir les temporalités, revenir aux sources, puiser des forces, tendre vers les équilibres. [Rejoindre les communautés...]


Il y a tellement de solutions, d'initiatives, de courage et de gens formidables. Il faut croire dans le possible d'une vie et une société alternative. Les coopératives de travail et d'habitation, les communes. Le sociofinancement, l'entraide, l'autonomie alimentaire, agriculture urbaine, le don de soi, la manifestation, les pacifistes, les anarchistes, les penseurs, les bâtisseurs, les rebelles … co-créons!





StellardDrone- Light years (5)



Le voilà mon cerveau, pénétrant dans une nouvelle strate, à l'intérieur des abysses de chaleur. Accepter ma propre route. Accepter ma trajectoire. Celle là où la musique me coule par les oreilles et les yeux. Celle là où l'écriture m'érige l'esprit, me construit et me solidifie. Ce moi, confiant, passionné, en contrôle et libre de se laisser planer dans les nuages d'inspiration.


Tombé dans cette époque tourbillon. Tout qui se désagrège et encore trop de gens qui s' accrochent au navire coulant. Bâtissons des radeaux ensemble avec les lambeaux du navire. (6)


Il y a les mots pour les autres, il y a les mots pour soi et quelque part entre les deux, la poésie libre.



 

(4) Paroles de Passionflowers par Jon Gomm

(5) À écouter plus tard

(6) Tiré d'une idée de Gabriel Luneau durant un Open mic bar St-denis un soir de printemps 2015


 

Sound


Je cherche des pistes, je cherche des sons et de la vie, des sons vivants. Les transes qui nous apportent aux ailleurs de l'esprit. La liberté de créer. En arriver à ce point où on se libère chaque jour des habitudes et des blocages que l'on s'impose. Il y a de la musique à l'intérieur de tout bruit. Et le silence.

Tout devient rapidement au ralentie. J'ai basculé dans un autre univers. Le voyage est ici, maintenant, toujours.



Seekers


«Si nous en tant que musiciens et auditeurs, avons la possibilité de choisir lorsque nous affrontons la moralité du capitaliste, alors il doit s'agir de faire plutôt que d'être fait: nous devons décider qui nous sommes plutôt que de recevoir une identité; dans notre musique librement improvisé il y a la possibilité d'exercer un flux continue de possibilités. Nous recherchons des sons, nous recherchons les significations qui s'attachent au sons. il s'agit certainement d'une recherche d'auto-invention et de socio-invention. Il s'agit d'une possibilité de faire notre monde; si nous n'agissons pas pour faire notre monde alors quelqu'un d'autre le fera pour nous.» (7)


 

7. Edwin Prévost, Noise and Capitalism, «Free Improvisation in Music and Capitalism: Resisting Authority and the cults of scientism and celebrity», www.arteleku.net/audiolab/noise_capitalism.pdf


 

Un arbre qui tombe dans la forêt

Aux chants anciens revient l'immense souvenir


des créations libres


Forêts soumises à l'incertain


des vents soufflés par les arbres


Des arbres qui soufflent le vent


et le craquement imaginaire


qui s'immisce dans l'air

de proche en proche

se répercutant dans les interstices

d'une mémoire collective, d'un imaginaire commun


tissé en toile

toile de fond d'un fonctionnement

en parcelles, saupoudrées si fines, si subtiles


en gerbes d'émerveillement pour les finEs observateurEs


Il faut laisser mourir la vie et renaître la mort

accepter les cycles et leur douce lenteur parfois violente


qui contraste avec les caresses incandescentes


ici aussi c'est musique, ici aussi



et l'ombre et le frisson, sont là.


Et il faut assumer les choix


je laisse tomber


je me détache du chemin pris sous mes pieds



ce n'est qu'un spectacle, applaudissez!


Applaudissez!


C'est un forfait à déclarer


la vrai vie est ailleurs


La vrai vie est ici



 

Le monde de la musique

et la musique comme monde(8)


Il faut se gouverner soi-même. Profiter des jours de pluie. Pour s'intérioriser.


Mais il y a une colère qui monte en moi. L'espace de l'illusion, entre les belles pensées qui me portent et puis les actions concrètes. Je revendique l'action. Il faut de l'endurance. C'est une période tendue... Je laisse tomber les obligations qui me paraissent m'apporter le moins d'épanouissement, j'ai plongé plus creux dans ce qui me met dans un mouvement sincère. Je suis malade de la productivité superficielle. Il y a longtemps que je m'y oppose. Je ne suis pas un écrou de cette machine. Et je subis tellement de violence de ne pas m'y conformer...


Je pousse contre les parois, l'air commence à manquer. Et pourtant dans 2 semaines il y aura Mai.


CE N'EST PAS MA VIE QUI ME FAIT MAL! Mais les chaînes concrètes et imaginaires qui entourent mon corps et mon esprit, ces chaînes adorées des masses, à travers lesquelles mon arbre de vie pousse, déchiré. Il faut rester fort. Il faut rester impulsif et aller où la rumeur clame. Il faut départager les fausses peurs, oser fracasser leur temps linéaire, leur temps strié. Un temps strié qui n'ondule même plus, théorique, carré, impossible.


C'est là que je pars, dans cette recherche des espaces-temps absolue. Dans l'élaboration des ponts entre le temps lisse et strié, loin du temps théorique imposé. Pourtant... il faut bien se résoudre, il faut vivre, mais plus dans la peur et l'angoisse. Je regarde ce spectacle, cette blague droit dans les yeux. Je veux sortir de la salle. Allez respirer l'air pur et écouter ce que le soleil a à dire.




 

8. Titre d'un article de Jacques Vincent, à propos de la philosophie de Deleuze.


 

Rien rien

Rien




rien rien




Qu'est-ce qu'on s'érige dans cette direction ? Donnez-moi de l'émotion jusqu'à tant que les larmes viennent me réchauffer les joues et me rappeler l'humanité au fond de mon cœur. Donnez-moi du rire à en avoir mal aux tempes. Inspire-moi, d'un grand souffle. D'un grand souffle respire moi. Je suis perdu dans le vent. Tempêtes incongrues. Je suis bien perdu. D'un bonheur fractionné. Une transe tranchée. Je fouille les archives à la recherche de nouvelles langues. Des langues muettes. Les langues du cœur et du corps.


Attendez, j'arrive... J'ai besoin d'aller là où ça me fait peur. Il faut que je me lance là où c'est terrifiant.



rien

rien

rien


rien rien

rien rien








 

Le son, la liberté



Je recherche les danses qui créent la vie au creux du sonore. Je veux pouvoir superposer des couches multidimensionnelles d'émotions transposées. Puis ensuite, je veux arriver à m'en détacher. Nous ne sommes pas nos émotions. Elles sont de passages . Le perfectionnisme peut devenir un gouffre d'insatisfaction perpétuel. Alors, il faut apprendre à se détacher du passé.


Puis il y a la cohérence musicale, sonore. Cette recherche empirique. Il y a les expériences techniques. Les techniques qu'il faut acquérir parce qu' on sent que l'immensité intérieure qu'il nous faut exprimer doit passer par de nouveaux chemins pour s'extirper.


Il y a l'inspiration spontanée. Ces élans impulsifs. Émotions magnifiées, extrapolées. Ces inspirations qui s'accrochent à un moment, se souviennent à jamais de leurs étincelles. Ces compositions qui s'élaborent d'un seul soir où le temps s'arrête et même la faim et tout le reste.


Lâche prise ! Il faut savoir s' autodafer.


« Pour accepter l'ouverture de la musique à tous les sons possibles[...] il suffit d'écouter autrement. Écouter autrement : ne cherchons pas à tout prix à sauver la musique en apprivoisant les sons nouveaux ; apprenons seulement à les écouter : ils sont déjà musique. L'essentiel n'est donc pas d'articuler ces sons, mais de tendre l'oreille et de les accepter en tant que tels, sans poser de question»(9)


Selon moi, il s'agit d'un processus circulaire. Mon désir d'organiser ces sons à tâtons, par essais erreurs, à l'écoute des évocations personnelles, m'a amené doucement à entendre, et toujours de plus en plus en détail, cette musique intrinsèque perpétuelle. Et plus je l'écoute et plus je me sens libre et satisfait de créer l'hétéroclicité.


«L'écoute de l'environnement devient intonation du monde et plainte.»

Pardo Salgado




 

9. Makis Solomon paraphrasant John Cage

 

Démocratisation de la création sonore



Il y a un moment où on réalise que l'intérêt, la qualité et la subtilité sonore dans une composition n'ont pas à dépendre ultimement d'une qualité matérielle hors de prix, ni d'une formation professionnelle quelconque. La vie est une formation.


La brise du temps à l'ère de l'austérité est un album de récupération, de glanage et de compostage de son. Un album DIY, un album médité, un album fermenté. Ce ne sont pas tant les nouveaux outils encore relativement simple et peu coûteux, mais bien une nouvelle philosophie du sonore qui m'ont permis de sortir de l'ancien paradigme.


Toute matière sonore à sa raison d'être. Ce qui sera de qualité médiocre, sera le son qui ne s'assume pas, sera le son qui tente à tout prix d'imiter au lieu de se découvrir.


J'ai longtemps erré dans une insatisfaction sonore personnelle, en attente de meilleur matériel, meilleur technique. Si cet album peut faire plus que partager des émotions, j'aimerais qu'il puisse rétablir des confiances personnelles. À tout être créatif: l'extase créative est au creux de vos idées, maintenant. Au moment présent. Au coeur de l'exploration et de l'expérimentation. À portée de tous. Avec un vieux magnétophone, un téléphone cellulaire, des logiciels de montage gratuit, open source, etc...


Libérez-vous des attentes... restez ouvert aux découvertes qui émanent de la sérendipité.



 



 

La brise du temps



Résoudre les bugs ou les explorer ? se laisser guider par leurs incongruences, erreur ou apprentissage ?

À l'intérieur de mon processus créatif, il y a cette idée d'obéir à l'inspiration, cette fuite du temps.

Puis cette force de jugement à compenser, cette impression de revenir à ses créations, insatisfait.


La musique c'est avant tout, une autothérapie.


J'ai fini par faire cet album pour que le son de ma musique s'accorde avec ma réalité: mon portable qui surchauffe... les planchers qui craquent. Les bugs, la technique musicale à parfaire, les erreurs.


En accord avec l'environnement extérieur aussi bien qu'intérieur: les vagues émotives: la nostalgie enlisante, la dépression, l'amour, l'espoir.


Dans un désir de dissoudre, ce qui est erreur, ce qui est jugement, pour que seul demeure l'apprentissage. La découverte. Le perfectionnisme dans la quête de l'imperfection. Les paradoxes qui me constituent; les accepter comme une réalité déconditionnante.


Haaa …


Pour quoi s'acharner autant ? Pourquoi écouter cette curiosité de tenter de comprendre la poésie de toute chose? …


Pour exprimer ce qu'il ne pourrait l'être autrement. Se laisser expirer ses émotions multisensorielles.


Lorsque je suis seul sur scène, avec un instrument et mon histoire. Je les ressens. Ces énergies qui traversent. Je le ressens, ce partage.


Comme cette fois, où il y avait ces notes de pianos que je parsemais sans un mot, ces notes portant en elles la mémoire de l'amour en deuil. Et cet homme inconnus, qui vint ensuite me remercier de lui avoir apporté mon soutien dans son deuil...


Enfin, dans cette recherche et il y a un désir de mettre l'égo à l'épreuve de l'humilité.


Développer la capacité de s'autorégénérer le corps et l'esprit. Et de rechercher même au-delà, à tâtons, de ce que toute science ne pourra jamais expliquer. Farfouiller dans sa spiritualité.


Il y a des brèches... dans le continuum


J'ai longtemps évolué en retrait des études musicales. Préférant découvrir en autodidacte. Pourtant, désormais que je me suis plongé dans l'histoire de l'évolution de la musique et du son, je réalise les influences inconscientes que mes sens ont emmagasinées à travers l'océan sonique qui se déploie désormais à la surface du globe. Et je vois comme il est possible d'entendre tant de choses sans les écouter ni les comprendre.


Toute recherche doit passer par une priorisation des passions. Trop de concepts et d'idées qui s'entrechoquent, trop d'Amour à donner, pour devenir ermite. Je suis d'abord pris par l'infini univers intérieur, et ensuite de quelle manière sa compréhension fait fluctuer l'univers extérieur. Tout ce que je veux au fond, c'est partager...


Ils ont été si nombreux à calculer, méthodologiquement, et emmètrent des hypothèses, étudier le son, repousser les limites, théoriser. Grâce au prédécesseur, je peux m'attarder à improviser un trajet dans l'univers sonore, rendre sa liberté imprévisible à tous les niveaux créatifs et accepter la destruction de l'anticipation. Je glane des notions, des concepts, des théories, avec la rigueur du laisser-aller, au grès des inspirations et pulsions, tel le voyageur. Chasseur-cueilleur du savoir, et plus je sais, et moins je sais et plus je découvre.


Cet album a été conçu pour s'accorder avec la rumeur de la ville: les voitures qui passent et font trembler la terre étouffée par l'asphalte; le ventilateur ronronnant en pleine canicule; les cris au loin, le soupir d'un enfant qui dort; la mélodie de jazz feutré par la fenêtre; ce vieil acouphène qui revient de temps à autre, les sirènes de police, la pluie, etc. À l'intérieur de l'ici et maintenant, ces sons ne sont plus des distractions, mais des meta-composantes de l'album.


C'est à cet endroit que s'élargit cette expérience au-delà de mon travail. Chaque écoute, chaque environnement, chaque équipement improvise la suite, élargie l'espace et la dynamique. Bien sûr, l'écoute au casque de qualité dans un environnement insonorisé devient par défaut une des manières de faire l'écoute de ces pièces. Cependant, l’écoute optimale ne repose pas sur des critères matériels et économiques. Elle repose plutôt sur l'auditeurE et sa capacité d'ouverture au moment présent, son pouvoir d'immersion sonore, ainsi que le degré de résonance émotionnel Q'elil entretient avec l'oeuvre .

Jhon Cage appelait à une nouvelle écoute, où tout son en tout temps devient susceptible d'entrer en connexion avec notre perception profonde et ainsi stimule des émotions enfouies, nouvelles.


Ce ne sont que des vibrations dans l'air...


Pourtant elles nous font vibrer, résonner avec ce qui est plus grand que nous. Et nous font vivre cette résonance, comme une extase, une révélation, une sensation d'unité, une chaleur enveloppante. Le sentiment exponentiel d'être compris, à travers le partage d'une souffrance, d'une colère. Sentiment exponentiel qui monte en flèche à partir d'un creux de solitude accablant, à travers ces vibrations qui traversent l'espace-temps pour nous mettre en relation avec un artiste vers le partage d'une émotion que l'on croyait unique, et qui par le fait même de cette unicité, prenait des allures de plainte incomprise, insondable, étouffante, mauvais-sort. Vibrer en relation, contre toute attente du désespoir, et ainsi conjurer le mauvais sort. Passer de seul au monde à être compris.




 





Do it yourself !










 


Création naissance vie mort

J'approche de cet instant presque insaisissable: celui que je recherche pour me libérer de mes contradictions poétiques et enfin découvrir les suivantes. Cet instant où l'écoute, le voyage à travers les sons et les mots que j'empile, modifie, capture, triture, échappe, découpe, oublie, redécouvre, mélange en druide, en alchimiste, fais naître, exploser, vivre, mourir, rire, pleurer, se taire, humanise, mécanise, ces sons et ces mots qui me répugnent, me font honte, m'émerveillent, m'englobent, me transportent...

J'approche ce jour, où dans une écoute ultime, sereine, transporté aux confins de moi-même, je pourrai écouter cette histoire et y entendre l'art si être exprimé à travers moi, entendre mon inconscient comme s'il était vibration dans l'air, ce moment, ce seuil, extatique, jouissif.

Cette fin marque un début. Ce jour que je recherche où je pourrais me dire, voilà, c'est l'heure d'entamer la prochaine aventure. Et après avoir pensé si loin, me dire: voilà le temps, de la chenille au concon et du concon au papillon, et du papillon au feu et à la poussière. Voilà le temps de tout repenser à neuf. Histoire de voir quelles seront les routes qui s'entrecroiseront pour tracer l'image résidu de la création-naissance-vie-mort.




 






























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Michaël Boudreau
Michaël Boudreau
Jul 07, 2023

Suivant cette lecture et cette écoute, sentez vous libre de me partager vos réflexions, votre poésie, vos critiques, vos révélations.

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